Diaspora sénégalaise : le nerf financier du pays Chaque jour, des milliers de Sénégalais vivant à l'étranger envoient de l'argent à leurs proches restés au pays. Ces transferts, bien plus que de simples gestes d'amour, sont devenus un pilier essentiel de l'économie sénégalaise. Chiffres clés : En 2023, les envois de fonds de la diaspora ont atteint un record de 1 818 milliards de francs CFA, soit environ 2,8 milliards d'euros. Une augmentation significative par rapport aux 1 600 milliards de 2022, selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Impact sur les ménages : Ces fonds représentent environ 10,5 % du produit intérieur brut (PIB) du Sénégal. Ils bénéficient à près de 30 % des ménages sénégalais, notamment en milieu rural, où ils servent principalement à couvrir les dépenses essentielles telles que l'alimentation, la santé, le logement et l'éducation. Utilisation des fonds : Cependant, une étude conjointe de la BCEAO et de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) révèle que 79 % de ces transferts sont orientés vers la consommation, au détriment de l'investissement productif. Cette tendance limite l'impact potentiel de ces fonds sur le développement économique durable du pays. Initiatives gouvernementales : Pour remédier à cette situation, le gouvernement sénégalais a lancé plusieurs initiatives visant à canaliser une partie de ces fonds vers des investissements structurants. Parmi celles-ci figurent la création de 'diaspora bonds' (ou 'patriotes-bonds'), permettant aux Sénégalais de l'extérieur d'investir dans divers secteurs économiques, ainsi que la mise en place d'une banque dédiée à la diaspora. Conclusion : Les transferts d'argent de la diaspora sénégalaise constituent une ressource financière majeure pour le pays. Toutefois, leur potentiel en tant que levier de développement économique reste à être pleinement exploité, notamment par le biais d'investissements dans des projets structurants et d'une meilleure inclusion financière des bénéficiaires.