Ces scĂšnes de dĂźners sont souvent longues Ă tourner et il faut ĂȘtre mĂ©ticuleux, tous les raccords, les axes de camĂ©ras, les micro rĂ©actions de chacun⊠Mais Câest sans aucun doute la scĂšne de repas la plus exaltante que jâai eu Ă jouer. Le plaisir de ces mots dâAlexandre Dumas, lâintelligence de mise en scĂšne dâAlexandre et Matthieu (placements de camĂ©ras, miroir sans teint, rythme du texte et du montageâŠ), et bien sĂ»r les rĂ©actions de tous mes partenaires ce jour lĂ . OĂč que je pose les yeux, je voyais une tragĂ©die personnelle terrible. La peur dâune mĂšre traumatisĂ©e, la colĂšre dâun fils abandonnĂ©, lâinquiĂ©tude dâun ambitieux pris au piĂšge (Laurent Lafitte nous proposait la version comĂ©die de ses rĂ©actions entre les prises, ce qui Ă©tait trĂšs bon pour le moral et cata pour la concentration)âŠSeul Danglars (magnifique Patrick Mille) passe sa meilleure soirĂ©e⊠Quel bonheur de se mettre au diapason les uns des autres tout en jouant chacun des partitions si fortes, si tragiques. Je retrouvais par instant les Ă©motions que jâai pu avoir au ThĂ©Ăątre, grĂące Ă Edmond DantĂšs. La joie de se jeter corps et Ăąme dans un personnage aussi dĂ©sespĂ©rĂ© avec un verbe si beau, une prose tragique et poĂ©tique. Tout au service de cette vengeanceâŠ